C’est le grand retour de la problématique de la pénurie de pilotes de ligne.

Les compagnies aériennes restaurent progressivement leurs capacités opérationnelles.

Depuis deux ans, le secteur aérien a pour principal enjeu la réduction de ses coûts opérationnels, la recherche de financement et garantir sa survie. La crise sanitaire n’est pas terminée mais les acteurs et régulateurs acceptent progressivement d’alléger des restrictions sanitaires. Et malgré les perturbations provoquées par la guerre en Ukraine, les compagnies aériennes restaurent progressivement leurs capacités opérationnelles.

C’est 76% de la flotte mondiale qui est de nouveau active aujourd’hui, selon une étude d’Oliver Wyman. Les équipages des compagnies aériennes reprennent donc du service. Mais la crise sanitaire et ses licenciements ont laissé des traces, faisant désormais ressurgir un vieux problème, celui de la pénurie de pilotes.

Selon Oliver Wyman, l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Europe devraient connaître des besoins auxquels les structures de formation pourront répondre. En Europe, on observe que les compagnies low-cost planifient leurs besoins sur les prochains mois et les prochaines années en recrutement. Airbus a également lancé un nouveau campus pour soutenir la demande à venir.

2 ans après la pandémie, la pénurie est en revanche bien de retour aux Etats-Unis. Avec un marché domestique très solide et des aides de l’Etat très importantes, les compagnies ont rapidement pu rétablir leurs capacités d’avant la crise.

En parallèle, le métier a perdu une partie de son glamour depuis la crise. Pour corriger cette tendance, United Airlines a ouvert sa propre école avec l’objectif de diversifier le profil des élèves et d’élargir sa base. Elle espère ainsi étancher ses besoins pou r 10 000 pilotes jusqu’en 2030 mais reste consciente que « cela va être difficile », selon les mots de son CEO Scott Kirby.

Baisse des effectifs en poste, départs à venir, temps long de formation et désaffection pour le métier : le trou d’air à court terme est inévitable. Selon Oliver Wyman, 12 000 pilotes manqueront aux Etats-Unis l’année prochaine, 34 000 dans le monde.

Pour les régions en pénurie, les Etats-Unis dans l’immédiat, le Moyen-Orient et l’Asie Pacifique ensuite, la question des capacités de formation sera essentielle.

Source : Journal de l’Aviation

Fabrice Morlon / Aerobuzz.fr